« Quelque chose ne va pas »? C’était une question simple qui me laissait devant un choix : mentir ou dire la vérité.

J’avais peur de blesser ma collègue ou même de détruire notre amitié si je lui disais la vérité. Il aurait été plus simple pour moi de répondre : « Non, tout va bien ». Mais, je savais que si je ne répondais pas honnêtement, je commencerais à prendre mes distances vis-à-vis d’elle.

Je me sentais trahie. Je manquais de confiance en elle. Je savais que je devais prendre le risque d’essayer de résoudre ce problème, sinon notre amitié s’en trouverait irrémédiablement changée.

J’ai décidé d’affronter mes peurs et de régler le problème. Mon amie a piqué une colère, non contre moi, mais contre le fait qu’elle avait été présentée sous un faux jour par un collègue. La situation était tout à fait différente de ce qui m’avait été présenté. Mon amie m’a présenté ses excuses et cela a renforcé notre relation.

Il m’est arrivé à certaines occasions de décider que la vérité était trop difficile à dire et que cela ne règlerait pas le problème. Je n’ai jamais eu l’impression de mentir lorsque je répondais que tout allait bien pour éviter un conflit. Il m’est si difficile de dire « non, ça ne va pas, mais je ne me sens pas prête à en parler tout de suite ».

Dire la vérité à ses collègues

Tous les jours, au travail, j’affronte la possibilité de régler des problèmes soit en disant la vérité, soit en choisissant de donner des réponses superficielles qui sont en fait des mensonges.

Mais je sais qu’une réponse rapide et superficielle peut « sceller mon destin » vis-à-vis de mes collègues.

Lorsqu’on vous demande votre opinion, si vous donnez une réponse rapide du genre « ça va », vous pourrez difficilement corriger la situation plus tard. Vous pourriez vous retrouver avec un projet qui laisse beaucoup à désirer. J’ai appris à dire des phrases du genre : « Je n’ai malheureusement pas de temps à consacrer à ce projet pour le moment. Nous en reparlerons plus tard. » Cela me donne le temps de préparer une réponse authentique et réfléchie.

Si vous êtes responsable d’une équipe, vous vous faites peut-être du souci concernant un membre de votre personnel et vous hésitez à affronter le problème.

Il faut donc comprendre que lorsque nous n’abordons pas les problèmes, nous n’aidons pas vraiment les gens qui nous entourent. 

Pourquoi nous réfugions-nous parfois derrière le mensonge?

En tant que croyants, nous sommes tenus de dire la vérité. Nous croyons que la « vérité nous rendra libres ». Pourquoi alors faisons-nous tout pour éviter de dire cette vérité? Voici quelques raisons qui peuvent l’expliquer :

  1. Le prix à payer est trop élevé. Nous craignons le rejet, la persécution et même des conséquences sur le plan financier si nous disons la vérité. Il nous est plus facile d’atténuer l’impact de nos paroles et donc d’éviter de tout perdre.

  2. La peur. Cette peur peut nous paralyser de différentes manières, et il est possible que nous ne comprenions même pas sa source; nous choisissons alors la prudence.

  3. Sur un plan culturel, la vérité n’est pas bonne à dire. Ce que les gens veulent vraiment entendre c’est que vous vous portez à merveille et que tout va bien. Nous vivons dans une société où tout va très vite et où les gens n’ont généralement pas le temps de s’attarder sur les choses essentielles. Le fait de savoir que la vérité n’est pas acceptée par tous nous apprend à utiliser un langage qui sera selon nous plus facilement accepté par les autres.

  4. Nous ne savons pas comment être honnêtes et comment faire preuve de tact quand il s’agit de choses difficiles. On ne nous a jamais appris à aborder les problèmes en disant la vérité avec douceur et respect. Nous avons souvent l’impression que nous devons faire preuve d’une honnêteté brutale et cela peut avoir des conséquences dramatiques.

Dire la vérité sans heurter les sentiments des autres

Jésus souhaite que je dise la vérité dans l’amour de mon prochain et il veut me donner tout ce dont j’ai besoin pour dire cette vérité et la dire en faisant attention à ne pas blesser mon prochain.

Ça a l’air très simple, mais en réalité ça ne l’est pas.

Il y a plusieurs années, une amie est venue me dire : « Est-ce que je peux t’avouer certaines choses qui me gênent chez toi? ». Comme je ne suis pas du genre à fuir devant des choses désagréables, j’ai accepté de l’écouter. Pendant les deux heures qui suivent, je l’ai écoutée avec horreur me réduire à néant. Il m’a fallu du temps pour accepter le fait que cette personne avait une perception complètement déformée de ce qu’elle appelait le « don de persuasion ». Cette amie m’a contactée plusieurs années plus tard pour se confondre en excuses parce qu’elle s’était trompée sur mon compte; elle m’a expliqué qu’à cette époque, elle vivait des choses très douloureuses et avait utilisé cette rencontre pour s’en prendre à moi.

Lorsque nous voulons être honnêtes avec les autres, nous devons nous rendre compte qu’à certains moments, un manque d’information nous empêche de pouvoir discerner le vrai du faux. Prenez le temps de vous renseigner sur tous les faits pertinents à la discussion. Ne vous fiez pas aux apparences.

Lorsque vous êtes confronté à la possibilité de dire la vérité, la question que vous devez vous poser est la suivante : « Cette vérité est-elle utile? Si oui, vais-je prendre le temps de la communiquer de la meilleure manière possible? » 

Le fait de dire la vérité avec tact comporte un aspect pratique. Cela permet de savoir comment procéder par la suite et d’avoir une approche proactive. Dans une conversation, lorsque vous dites : « Quand tu , je me sens », n’employez pas un ton hostile. Un commentaire utile peut commencer par une affirmation. « Vous avez une belle façon de tisser des liens avec les gens. J’étais en train de penser à la façon dont vous pourriez davantage aider les autres. »

Réfléchissez attentivement aux mots que vous employez et au bien qu’ils pourraient faire aux autres.

Se libérer du mensonge

Lorsque nous apprenons à faire de la vérité une priorité, celle-ci a la capacité extraordinaire de nous rendre libres. La peur du rejet se dissipe lorsque nous commençons à nous rendre compte des avantages qu’il y a à dire la vérité et à la dire sans heurter autrui. Nous devons prendre conscience qu’il y a parfois des moments où nous ne disons pas la vérité; nous apprendrons alors à être plus honnêtes et à dire la vérité en ayant à l’esprit l’amour de notre prochain, comme Dieu le souhaite et nous rend capables de faire par son Esprit en nous.


Photo Credit: Amy Hirschi sur Unsplash